La victime est souvent la personne un peu "oubliée" du procès d'Assises.
On s'intéresse beaucoup plus, et c'est regrettable, à l'accusé, aux agissements qui lui sont reprochés, à sa vie passée - depuis sa naissance - à sa personnalité, et pendant le procès, on aura rarement les mêmes égards pour la victime.
C'est le rôle de l'Avocat de la victime de rééquilibrer autant que possible les débats, non pas pour que la victime devienne l'acteur principal, mais au moins, pour que la victime ne soit pas cantonnée dans un second rôle qui passe inaperçu.
La victime ne vient pas "demander vengeance" devant la Cour d'Assises, elle vient "demander réparation".
Toute personne, victime des agissements qui sont jugés par la Cour d'Assises, doit donc commencer par "se constituer partie civile" (son Avocat le fera pour elle, par un simple courrier), ce qui lui donne le droit d'être "acteur" au procès.
Il est préférable de se constituer partie civile le plus tôt possible après la commission des faits, pour avoir accès au dossier dont le Juge d'Instruction est en charge. Néanmoins, la victime a encore la possibilité de se constituer partie civile juste avant l'ouverture du procès d'Assises, et même (le cas est rare) jusqu'à la clôture des débats en première instance.
On peut être victime à divers titres :
- victime directe, par exemple en cas de viol, ou de tentative de meurtre,
- victime indirecte, c'est le cas par exemple des membres de la famille d'une personne assassinée, ou des parents d'une mineure victime de viol.
Peuvent également se constituer parties civiles, dans certains cas et sous certaines conditions, des associations, par exemple, une association ayant pour objet la lutte contre les violences sexuelles ou familiales.