La tâche de l'Avocat de la victime est particulièrement délicate.
Au risque de choquer, on peut dire qu'il ne lutte pas complètement à armes égales, et que sa parole n'est pas totalement libre.
Tout d'abord, l'Avocat de la victime ne dispose pas, au début du procès, du droit de récusation des jurés.
Certes, pendant tout le procès, l'Avocat de la victime peut intervenir, poser toutes les questions qu'il souhaite, aux Experts, aux témoins, à l'accusé, à la victime elle-même.
A la fin du procès, lorsque viendra l'heure des plaidoiries, l'Avocat de la victime plaide le premier, avant les réquisitions de l'Avocat général et la plaidoirie de la défense.
C'est à cette occasion que la parole de l'Avocat de la victime est réduite, et c'est souvent un aspect mal vécu par la victime elle-même. L'Avocat de la victime ne vient pas demander à la Cour "de rendre justice", sa tâche se limite, certes en évoquant les faits, à demander "réparation" du préjudice de la victime.
L'Avocat de la victime ne peut que sensibiliser la Cour et les jurés à la douleur de la personne qu'il assiste, et il faut bien reconnaître que cette limite dans laquelle il doit demeurer constitue un exercice difficile.