L'audition de la victime est très différente, selon qu'elle est victime "directe", ou victime "indirecte" des faits poursuivis.
La victime "directe" va, non seulement faire état du traumatisme subi, qui persiste la plupart du temps au jour du procès, mais va devoir également relater le déroulement des faits, ce qui est extrêmement douloureux, tout particulièrement dans le cas d'une victime qui décrit les circonstances du viol qu'elle a subi. Dans ce cas particulier, la défense va chercher à relever, et à tirer profit, de la plus insignifiante différence dans ses déclarations lors du procès, par rapport à sa déposition lors de son dépôt de plainte intitiale.
La victime "indirecte" (par exemple l'épouse d'une personne assassinée, ou la mère d'un enfant victime de viol), si elle n'a pas été elle-même témoin des faits, se limitera à parler de la personnalité de la victime "directe", et du traumatisme vécu depuis les faits.
Le procès d'Assises participe certainement à la reconstruction psychologique de la victime, à partir du moment où elle est effectivement reconnue par la société en sa qualité de victime, et que l'accusé est reconnu par cette même société, coupable des faits poursuivis.